L’auteur compositeur interprète jurassien, Billy Fumey, défend l’idée que les langues minoritaires doivent disposer des moyens nécessaires pour exister.
Il interpelle les collectivités territoriales sur « l’urgence de sauvegarder ces langues » et fixe un ultimatum pour le 21 juin 2013.
Sans réponse du Conseil Régional de Franche-Comté, il pourrait amorcer une action plus radicale de démantèlement des panneaux de signalisation routière et de certains sites touristiques qui ne sont pas traduits en langues régionales, notamment l’arpitan. La partie sud de la Franche-Comté montagneuse (actuellement sud du département du Jura et du Doubs) fait partie de l’ensemble linguistique « arpitan ».
Communiqué de presse – Action en faveur des langues minoritaires de Franche-Comté (Arpitanie franche-comtoise)
En date du 4 mars 2013, un communiqué de presse de la part des locuteurs des langues minoritaires de Franche-Comté avait été transmis a la presse et aux médias, via internet. Celui-ci avait pour but d’interpeller, encore une fois, les collectivités territoriales. L’information a été passée sous silence, alors que l’urgence de sauvegarde de nos langues est plus préoccupante que jamais!
Nous avons donc pris la décision de passer à l’activisme culturel. Ainsi, si le débat sur la place des langues minoritaires en Franche-Comté n’est pas inséré dans l’actualité politique et médiatique d’ici le 21 juin 2013, date de la séance plénière du Conseil Régional de Franche-Comté à Besançon, nous procéderons au démantèlement des panneaux de signalisation routière de certaines communes et sites touristiques.
Communes, départements, région, médias. Les quelques réponses obtenues de leur part ne sont même pas justifiées. Pourquoi ce silence ? Est-ce du mépris ? De la haine ? De la peur ? De l’ignorance ? Voila pourquoi nous demandons un débat public, afin de pouvoir obtenir des réponses, mais aussi pour ceux qui le souhaitent, être informés sur la richesse de nos langues.
Facile pour l’Etat français d’étiqueter les clichés du passé et du folklore sur le dos d’un régionalisme exacerbé. Mais l’état français ne dit jamais qu’il vit dans la nostalgie de ses colonies perdues. Alors qui pourra nous répondre ? A l’heure de la mondialisation où l’utilisation de l’anglais est habituelle, a t’-on raison d’encourager une poignée d’Acadiens à parler français en Louisiane ? N’est-ce donc pas du passé ? Du folklore ? évidemment, non, c’est une culture.
On nous demande d’accepter enfin que nos langue minoritaires disparaissent au profit du français, peut-être, mais le français accepte il alors que le francophone d’Amérique du Nord perde sa langue au profit de l’anglais ? La aussi, certainement pas. Alors pourquoi refuse-t-il de valoriser les langues de son territoire ? Nous attendons avec impatience les réponses à toutes ces questions avant le 21 juin!
Nous, locuteurs des langues minoritaire, n’avons rien contre la langue française, au contraire, nous la défendons également, comme bien d’autres idiomes. Mais nous souhaitons simplement l’égalité entre ces deux cultures linguistiques.
Nous n’imposons rien, nous n’opposons rien, nous proposons.
Que nos langues aient le droit a une loi, quelles aient la possibilité d ‘exister et de continuer à être transmises et apprises, sans jugement d’éthique, d’utilité ou d’identité.
Nous savons les risques que nous prenons, mais inutile de nous cacher. Nous existons. Nous et nos langues, nous sommes vivants. A défaut d’être écoutés en respectant les règles citoyennes, nous n’hésiterons pas, désormais, à interpeller l’opinion publique par nos actions pour être enfin entendus et acceptés dans les projets politiques et médiatiques de notre territoire d’ici le 21 juin.
Aux noms des locuteurs des langues minoritaires de Franche-Comté, franc-comtois et francoprovençal. En faveur de la diversité. Comtois rends toi ! Nenni ma Foi !
Billy Fulney
Auteur – compositeur-interprète
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